La semaine dernière, je t’ai raconté comment Jaïko s’est retrouvé à la maison.

Un chien réactif, tendu, stressé…

Et ce que j’ai mis en place pour qu’il puisse atterrir en douceur à la maison.

Si tu n’as pas encore lu ce premier chapitre, tu peux le faire en cliquant ici.


Pour sa première semaine, pas d’entraînement. Pas encore.

Oui, Jaïko va suivre tous les exercices du programme Relax Max — mon programme dédié aux chiens réactifs.

Mais… pas tout de suite.

Parce qu’on ne commence pas un apprentissage en terrain instable.

Avant d’apprendre à ton chien à gérer ses émotions, il faut qu’on se connaisse l’un et l’autre.

Et nous, Jaïko et moi, on ne se connaît pas encore.

Alors j’ai choisi de ne rien lui apprendre tout de suite.

Sauf un principe fondamental :

Et c’est très important, car jusqu’ici Jaïko a beaucoup été puni pour ses choix. Ce qui a augmenté son stress et sa peur en présence des humains.

Et c’est fondamental, parce que par le passé, quand il faisait certains choix… il le payait.

Ce qu’il a appris ? Que l’humain, c’est danger. Et que mieux vaut frapper en premier.


Objectif semaine 1 : Observer et sécuriser

Ma mission cette semaine :

  1. Identifier ses tunnels de comportements,
  2. Mettre en place une gestion efficace pour l’empêcher d’y retomber.

Mais c’est quoi, un tunnel de comportement ?

C’est une séquence automatique, une sorte de réaction réflexe que le chien déclenche dans une situation donnée.

Exemple :

Je vois un humain → je me fige → je fixe → je charge → j’aboie → je pince.

Ce n’est pas réfléchi. Ce n’est même plus vraiment choisi.

C’est un chemin neuronal ultra bien tracé dans son cerveau.

Chez Jaïko, ce tunnel est clair, rapide, brutal.

Dès qu’il voit un humain, il fonce.

Pas toujours pour attaquer. Mais toujours avec tension.

Et il ne réagit pas qu’aux humains :

→ Les voitures le déclenchent aussi.

→ Les chiens, un peu moins, mais surtout quand ils aboient.

Bref : ses tunnels sont intenses, ancrés, explosifs.


Ce que j’ai commencé à faire

La règle n°1, c’est simple :

Ne pas le laisser entrer dans le tunnel

Parce qu’à chaque fois qu’il le vit…

Il le renforce.

Et ça tombe bien, j’habite au calme. Je peux parfaitement l’isoler des humains quelques jours, le sortir sans croiser personne.

Je prévois d’alterner :

→ des jours “exposition au monde”,

→ des jours “repos total, juste moi”.

Histoire de vider la bouteille des émotions, comme j’en parlais dans l’épisode 1 de cette série.


Et ensuite ? Créer un nouveau tunnel.

Ok, je veux qu’il ne charge pas

Mais que peut-il faire à la place ?

C’est là qu’on entre dans la phase d’apprentissage.

Pas avec de la pression. Pas avec des “assis-pas bouger”.

Ni en lui disant non, ou en lui balançant de l’eau ou une canette sur le coin du nez quand il charge.

Mais plutôt avec un simple mot : “Oui”.


“Oui” = récompense

Je commence par mettre en place un principe simple.

Si je dis oui, alors une récompense arrive.

Une fois que cela est compris, je n’ai plus qu’à dire “oui” au tout début du tunnel : quand il fixe un humain.

Pourquoi ? Parce que c’est le seul moment où il est encore capable basculer sur autre chose.

→ Il regarde ?

→ Je dis “oui” (voix enthousiaste).

→ Il se détourne

→ Je le récompense

Et en faisant ça, il se passe 3 choses :

  1. Il ne va pas au bout de son ancien tunnel.
  2. Le détournement est renforcé.
  3. Le mot “oui” devient un marqueur ancré.

Résultats en 10 minutes

Durant la même session, même lieu, même contexte :

Au début, il charge mes élèves à 100 mètres, en bas au terrain d’agility.

10 minutes plus tard…

→ Il observe.

→ Il se détourne spontanément.

→ Il me regarde.

Un nouveau tunnel commence à émerger.

Attention quand même !

J’étais lors de cette session, dans un contexte idéal. De la distance, la possibilité de rentrer rapidement à la maison si besoin, un contrôle total de l’environnement.

Le weekend suivant, il m’accompagnait en concours d’agility (pas le choix je ne pouvais pas le laisser à la maison toute la journée) et il a réagit à plusieurs reprises, sur des chiens, sur des humains.

Et c’est normal. On ne peut pas détruire un tunnel et en construire un nouveau en quelques jours. Cela prend du temps, de la constance et une progression mesurée.


Conclusion

La réactivité de Jaïko n’est pas un bug, ni une fatalité.

C’est une stratégie de survie qu’il a mise en place parce qu’il n’avait pas le choix.

Mais ce n’est pas parce qu’il l’a apprise… qu’il ne peut pas en apprendre une autre.

Et c’est ce qu’on commence à faire, un “oui” à la fois.


Dis-moi en commentaire si tu veux que je te montre comment je réagis quand il réagit encore. Car oui il réagit encore et c’est NOR-MAL !

N’hésite pas à me poser des questions, je pourrais y répondre dans les futurs articles.

Et si tu veux suivre l’aventure de Jaïko pas à pas, abonne-toi à la newsletter pour recevoir la suite chaque vendredi