Après un mois à la maison, je vois déjà une différence flagrante chez Jaïko.
Il est globalement plus calme.
Et pour moi, c’est un indicateur ultra important.
Je ne me focalise pas forcément sur son comportement dans des situations précises. Ce que j’observe, c’est son attitude générale au quotidien.
Voici les points que je regarde pour évaluer son niveau de calme global :
Combien de fois par jour monte-t-il très haut en excitation ou en stress ?
Chez lui, c’est très lisible : il aboie de manière très aiguë, presque comme un cri. Quand il fait ça, je sais qu’il est au sommet de son intensité émotionnelle.
Combien de temps lui faut-il pour redescendre après un pic émotionnel ?
Tous les chiens ont des montées d’émotion. C’est normal, ce sont des êtres vivants et sensibles. Ce qui m’intéresse chez Jaïko, c’est la vitesse à laquelle il parvient à redescendre. Et c’est l’une de ses qualités : il redescend assez vite (à condition qu’on le mette dans de bonnes conditions, évidemment).
Combien de temps lui faut-il pour se poser à la maison ?
La maison, c’est là où un chien passe la majorité de son temps. Ce lieu doit être synonyme de calme et de récupération.
Et chez Jaïko, ce n’est pas encore gagné : il tourne, il erre, et il n’arrive pas à se poser spontanément.
La mission pour lui, c’est donc être plus calme au quotidien.
Alors, comment on travaille ça ?

1. Gestion des activités
Je veille à lui proposer en priorité des activités calmes.
Mais attention, calme ne veut pas dire inintéressantes !
Par exemple, si je le promène une heure avec Storm, il sera beaucoup plus excité que s’il sort seul. Il profitera bien mieux de sa balade en reniflant et en explorant si il n’y pas d’autres chiens autour. Sa balade sera donc beaucoup plus calme.
S’il observe dehors par la fenêtre, il s’énerve rapidement, alors que lui donner une occupation (comme une friandise à mâcher) va l’aider à s’apaiser.
Choisir des activités calmes, ce n’est pas ne rien faire. C’est faire mieux.
2. Renforcer le calme
Oui, être calme, ça s’apprend. Ce n’est pas inné. Et surtout pas chez des races très actives comme le border collie.
Je fais donc en sorte de lui créer des conditions favorables pour se poser, et je le récompense lorsqu’il le fait.
Par exemple, après une balade, je le prends avec moi, au calme. Je sais qu’il va avoir besoin de dormir un peu.
J’en profite pour marquer les moments où il choisit de se poser plutôt que de tourner dans la maison.
L’idée, c’est vraiment : créer les bonnes conditions → récompenser le bon choix → augmenter la présence du calme dans sa vie.

3. Avoir une pièce de calme
Une pièce de calme, c’est un endroit dans la maison où il n’y a quasiment que du calme.
Pas de jeux, pas d’interactions excitantes, pas de visuel direct sur l’extérieur, et si besoin, un peu de musique ou de télévision pour couvrir les bruits.
Dans notre contexte, cette pièce est essentielle pour plusieurs raisons :
- Il y a plusieurs chiens à la maison, et ils l’excitent beaucoup. Il faut pouvoir les séparer.
- Il réagit fortement quand des gens arrivent : il doit pouvoir être éloigné de l’entrée.
- Il a besoin de beaucoup de repos, car ses pics émotionnels le fatiguent. Même si c’est de moins en moins vrai, il reste important qu’il puisse se détendre.
- Il y a du passage au centre canin (humains, chiens, véhicules), et je ne veux pas qu’il soit stimulé en continu.
Attention, cette pièce de calme, ce n’est pas un cagibi où je l’enferme et basta.
C’est un lieu où je passe du temps avec lui. Toujours du temps calme. Je suis en train d’écrire cet article à mon bureau, dans cette pièce, avec lui.
C’est un repère, un refuge, un endroit associé au repos et à la sécurité.
Aujourd’hui, il commence même à y aller de lui-même quand il se sent stressé — par exemple quand il y a du tonnerre.
Tous ces éléments (et d’autres que je partagerai plus tard) contribuent à faire baisser le niveau général d’excitation chez Jaïko.
Et ce n’est pas juste pour son confort : c’est une condition indispensable pour apprendre.
Un chien constamment excité, stressé ou en hypervigilance n’est pas disponible pour intégrer quoi que ce soit.
Il est trop occupé à survivre pour pouvoir comprendre, réfléchir ou progresser.
Aider un chien réactif à devenir plus calme, c’est lui donner les clés pour qu’il puisse vraiment apprendre.
Si tu veux réagir, poser une question, ou partager ton expérience avec un chien réactif, n’hésite pas à le faire en commentaire.

Retrouve ici tous les articles déjà sortis:
Episode 1 : Jaïko de chien réactif à chien relax
Episode 2 : Voir la lumière au bout du tunnel
Episode 3 : Gérer pour avancer